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mars 2021

Les photos poèmes

Cystite des continents

21 mars 2021

Cystite des continents.
J’ai la vessie qui brûle.

Dévore la colère.
Grille le regret.
Avale le manque.
Crame la tristesse.

Urètre en feu.
Et la concentration des nuits trop arrosées pour être convenables.
Urètre en feu.
Et les limites des frontières trop floues pour être transgressées.

Puis tu dépasses.
Outrepasses.
Franchis.
Empiètes.

Et mon organe s’enflamme.

À l’intérieur.
Rougeur incandescente.
Et rien pour l’éteindre.
Rien pour la stopper.

Quelle est donc cette douleur que tu ne peux exprimer.
Quand on te prend sans te demander.
Quelle est cette injustice.
Incendie des bas fonds.

Embrasement des bassesses.

J’ai mal à ma chair.
Quand je pense sérénité.
Quand je crois m’en approcher.
Puis qui s’efface. Se consume.

Mirage aspiré.

*Premier micro ouvert en présentiel à la librairie maelstrom
*photo de Jérémie Tholomé

Les photos poèmes

rébellion fière

8 mars 2021

femme boîteuse. 
femme trouée. 
bafouée, abîmée. 
dans le sang. 

particules de désir en danger. 
quand tu danses la poussière. 
que le sol devient familier. 
trop souvent. 

baisse les yeux. 
regarde pas. 
compte les bleus. 
ferme-la. 

victime dans tes rêves. 
observe la relève. 
qui approche. 
qui approche. 

chante les droits. 
danse la poussière.
cours le silence.
rébellion fière.

Les photos poèmes

Quand mes yeux sont posés sur toi

7 mars 2021

Dans tes cheveux. L’origine du monde. Mon nez contre ta peau. Dans ta nuque. C’est là que tout a commencé. L’épiderme en feu. Passion des ascenseurs. Émotions transversales. Peur panique enclenchée. Sac sur le dos. Prête à décamper. Quand mes yeux sont posés sur toi. Ton grain de beauté. Là sur ta nuque. Ce moment trouble. Je retourne. Dans tes cheveux. Aux origines. Je touche l’intimité cachée. Je frôle l’amour indéfectible. N’a d’indéfectible que l’indéfectibilité. Je mords. Je grogne. Je lèche. Je tremble. Je serre. Je prends. Je courbe. Je tends. Je ne suis plus que ce que tu veux que je sois. Mon corps ne m’appartient plus. Je te le laisse. Homme des cavernes. Je te le laisse. Fais en ce que tu veux. Plie-le, maintiens-le, caresse-le, mange-le, porte-le. Fais le s’en tien. Et quitte moi. Pars tant qu’il est temps. Voyage ce corps qui attend. Qui attend qu’on l’aime. Fais le croire. Que cette nuit est la sienne. Que toutes les nuits lui appartiennent. Jusqu’à ce que tu partes. Jusqu’à ce qu’un autre corps s’offre à toi. Jusqu’à ce qu’un autre corps s’offre à moi. Car. Entre ton départ et le mien. Il n’y a plus que tentatives de sauvetage pour personnes en détresse. Et plus jamais nos corps pour enlacer. Et plus jamais nos corps pour aimer.