Voici un récit qui n’épargne personne (ni la narratrice ni son entourage) et qui décrit sans ambages les ravages de l’alcool. L’alcool au quotidien – pas le mondain. Celui d’une mère, d’un père, d’un beau-père et, aussi, celui d’une jeune fille. Pour raconter cette plongée dans une famille alcoolique borderline (la sienne, en fait), Pieterke Mol emprunte la forme d’un journal, écrit à la 1re personne mais aussi à la 2e, quand l’héroïne parle de sa mère. Un regard lucide, qui vibre d’un amour filial, tout en faisant état de ses limites et de l’impuissance qu’elle ressent. “Tu as besoin qu’on te câline et qu’on te berce. Tu es si fragile. Mais je ne peux pas être cette personne. Je voudrais être ta mère pour t’aimer très fort et te le dire comme je respire.” Son salut, l’autrice le trouvera lors d’un voyage en Australie (qui est presque un autre récit à lui tout seul). Dans la photographie (son travail de fin d’études porte sur son père – pour lequel un des ses profs lui avait demandé : tu l’as rencontré où ce SDF?) Et dans l’écriture qu’elle appréhende dans un style réaliste qui emporte le lecteur ou la lectrice grâce à son rythme (des phrases courtes et abruptes s’enchaînant dans une course effrénée à la (sur)vie). M.-A.G.

Article par Marie-Anne Georges disponible dans La Libre du 25 novembre 2020.
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