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Les photos poèmes

Des photographies accompagnées de poèmes et des poèmes accompagnés de photographies

Les photos poèmes

Alors.

22 septembre 2021

J’ai la peur aux tripes quand je te pense tout près, mais que tu n’es pas là. Pour me faire croire à l’amour quand tu peux te passer de moi. C’est quoi l’amour ? C’est quoi la liberté ? Peut-on aimer sans s’attacher ? Peut-on aimer sans dépendre ? Quand je t’aime et que je te le dis tout bas. Je t’aime. Timidité des coins de tables. J’ai peur du mot. Je sens la pression, prison, torsion. En dessous du cœur. Dans le plexus. Prison des sentiments. Porte fermée aux visiteurs. Autorisation de visite les 3emes mercredi du moi. Préparez sécurité, portes blindées et passes droit. Je tord le cœur de mes appréhensions. Je vis la chute avant l’abandon. C’est comme une longue balade, mais verticale. Je me vois tomber. Je te vois me regarder. Personne pour nous rattraper. Et quand je m’enfonce. Les yeux secs d’amertume. J’entends le chant des oiseaux qui disent la brume. Gouttelettes de condensation. Au bout de cils trop long pour pleurer. C’est l’eau chaude des poitrines serrées. Je te dis adieu du haut de mon fond. Je te le dis avant que tu me quittes. Et si tu n’avais pas l’intention de me quitter. Alors. Alors. Je te dis de me dire au plus vite la place que j’ai en toi. Je te dis de me dire au plus vite la voix qui résonne en toi. Celle qui te dit ce que tu attends de moi. Avant que le silence ne me brise les vertèbres et me foule le ventre. J’ai l’estomac en feu et tes mains sur ma nuque.

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Let’s create memories together

28 juin 2021

Let’s create memories together.
In the tenderness of your arm.
The sunset behind us and the sound of your music in your hands.
When you touch me like the sky touches the night.
Foreigners of life.
I found myself on the road to nowhere.
And you were there, a few meters away.
Waiting for me.

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J’habite ton ventre

10 juin 2021

J’habite ton ventre. pendant huit mois et deux semaines. j’habite ton ventre. chaleur maison. douceur placenta. Ambiance jacuzzi et pina colada.

J’habite Bruxelles. pendant une semaine. J’habite bruxelles. le temps d’une jaunisse. La peau meurtrie. dans la ville. bruxelles ville. le centre crasse. En contre bas.

J’habite Ixelles. pendant quatre ans. j’habite Ixelles. sans le savoir, côté Louise, côté bourgeois. peu de souvenirs, une malle en bois

J’habite bockstael. pendant dix ans. j’habite bockstael. le train qui passe en bas de la rue et les enfants qui sautent par dessus bord pour jouer sur la voie. les cailloux qu’on balance, les engueulades qu’on reçoit. courses à vélos. ballons sur rétros. les premiers baisers, les amitiés, tous dans la rue, la liberté..

J’habite schaerbeek, pendant quatre ans, j’habite schaerbeek. mains au cul. seins palpés. bagarre, baston, poing levé, œil au beurre noir, ongles cassés. qu’est-ce qu’on ferait pas pour son intégrité

J’habite ixelles, encore, pendant dix ans, j’habite ixelles. trois adresses. trois vies. nouvelles ivresses. un peu de répit. J’habite Ixelles et sans le savoir, je vis mes dernières années avec toi. Contre ton ventre. Tout près de toi. La mort. Le soleil. Ma jeunesse. Mon effroi. 

J’habite Schaerbeek, encore, pendant un an, j’habite Schaerbeek. Dans le fond de mon lit. Mon cœur en gueule de bois. Un deuil couleur bleu nuit. Musique triste, solitude et souffle étroit.

J’habite mon corps, depuis toujours, j’habite mon corps, mais je ne le savais pas. Frissons des premières fois. Quand je me caresse la nuque en regardant la ville depuis mon toit. Les artères comblées. Lumières des foyers. Quand j’habite mon corps et qu’il devient mon allié. 

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Coquillage

16 mai 2021

Coquillage. Petit coquillage. En floraison. Douce éclosion. Justesse des carapaces. Tu arbores. Tu arbores. Ton coquillage caché. 

Sur la table froide. D’un froid frigo. 

J’ai le sexe ouvert. Le sexe éther. Coquille décortiquée. Épluchée. Nettoyée. Ce sexe ouvert. Aux mains étrangères. Il paraît qu’avant la mort, le crime et l’éthanol. J’avais le sexe découvert. Déjà. 

Sur le trottoir froid. D’un froid bitume. 

La culotte baissée. Mini-jupe redressée. Chemise déboutonnée. Une intuition se balade. Éphémère pensée. Vole dessus le corps. Frôle les écailles. Murmure les écorchures. Viol du dedans. Implosion du devant.

Sur la peau froide. D’un froid dépouille.

Je me relève petite fille. Quand mes cheveux étaient très blonds, presque blancs. Que les passants me saluaient. Attention câline pour intention confuse. Le danger léger. Des dangers partout. Sous ma robe, mon coquillage. Et les doigts du bon sens pour me laver des impuretés. Encore.

Sous le regard froid. D’un froid clinique.

D’un geste tu me transperces. Aiguille apostrophe. Et me revoilà. Sur la table. Le brancard froid. D’un froid funeste. Où jamais tu ne sauras quand tout cela a commencé. Où jamais tu ne sauras quand cela aurait dû cesser. Où jamais tu ne sauras qui il aurait fallu arrêter.

Sous leur désir froid. D’un froid posthume.

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J’ai du désir qui déborde

2 avril 2021

J’ai du désir plein les poches.
Comme des cailloux qui débordent et qui tombent ci et là.
Petit Poucet des lamentations, au pied d’un mur trop haut pour être entendu. 

J’ai du désir qui déborde.
Comme une petite fille qui balance son vœu.
Dans le supermarché.
Néons des ascenseurs.
Gâtée d’envies. Gâtée d’attentes.
Intention détruite. Nécessité latente. 

J’ai du désir qui déborde.
Comme l’eau qui chauffe.
Qui bout.
Et les bulles de colère. Et les bulles d’amour.
Qui se partagent l’espace puis éclatent.
Le temps d’une étincelle qui ne devait pas durer et qui pourtant reste. 

J’ai du désir qui déborde.
La braise du foyer qui vient se loger dans ton pli.
Sous ton coude.
Et qui brûle. Et qui crie.
Qui brûle d’envie. 

Je crie. Je hurle. Mon désir. 

Toi prends-le.
Entends-le.
Caresse-le.
Et rends-le moi.
Plus doux. Plus calme.
Moins purulent. Moins vital. 

J’ai du désir qui déborde.
Pour toi. Pour moi. Pour nous.
Pour cette terre.
Cette terre qui s’asphyxie.
L’air dans nos poumons qui s’amenuise et que je rends.
Que je rends. 

Je te souffle.
Je te souffle ma vie.
Dans la bouche.
Bouche à bouche des amants.
Je te souffle ce qu’il me reste de force.
Je te rends.
Tout ce que tu m’as donné.
Je te le rends.

Libération des manques. Libération volatile.

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Cystite des continents

21 mars 2021

Cystite des continents.
J’ai la vessie qui brûle.

Dévore la colère.
Grille le regret.
Avale le manque.
Crame la tristesse.

Urètre en feu.
Et la concentration des nuits trop arrosées pour être convenables.
Urètre en feu.
Et les limites des frontières trop floues pour être transgressées.

Puis tu dépasses.
Outrepasses.
Franchis.
Empiètes.

Et mon organe s’enflamme.

À l’intérieur.
Rougeur incandescente.
Et rien pour l’éteindre.
Rien pour la stopper.

Quelle est donc cette douleur que tu ne peux exprimer.
Quand on te prend sans te demander.
Quelle est cette injustice.
Incendie des bas fonds.

Embrasement des bassesses.

J’ai mal à ma chair.
Quand je pense sérénité.
Quand je crois m’en approcher.
Puis qui s’efface. Se consume.

Mirage aspiré.

*Premier micro ouvert en présentiel à la librairie maelstrom
*photo de Jérémie Tholomé

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rébellion fière

8 mars 2021

femme boîteuse. 
femme trouée. 
bafouée, abîmée. 
dans le sang. 

particules de désir en danger. 
quand tu danses la poussière. 
que le sol devient familier. 
trop souvent. 

baisse les yeux. 
regarde pas. 
compte les bleus. 
ferme-la. 

victime dans tes rêves. 
observe la relève. 
qui approche. 
qui approche. 

chante les droits. 
danse la poussière.
cours le silence.
rébellion fière.

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Quand mes yeux sont posés sur toi

7 mars 2021

Dans tes cheveux. L’origine du monde. Mon nez contre ta peau. Dans ta nuque. C’est là que tout a commencé. L’épiderme en feu. Passion des ascenseurs. Émotions transversales. Peur panique enclenchée. Sac sur le dos. Prête à décamper. Quand mes yeux sont posés sur toi. Ton grain de beauté. Là sur ta nuque. Ce moment trouble. Je retourne. Dans tes cheveux. Aux origines. Je touche l’intimité cachée. Je frôle l’amour indéfectible. N’a d’indéfectible que l’indéfectibilité. Je mords. Je grogne. Je lèche. Je tremble. Je serre. Je prends. Je courbe. Je tends. Je ne suis plus que ce que tu veux que je sois. Mon corps ne m’appartient plus. Je te le laisse. Homme des cavernes. Je te le laisse. Fais en ce que tu veux. Plie-le, maintiens-le, caresse-le, mange-le, porte-le. Fais le s’en tien. Et quitte moi. Pars tant qu’il est temps. Voyage ce corps qui attend. Qui attend qu’on l’aime. Fais le croire. Que cette nuit est la sienne. Que toutes les nuits lui appartiennent. Jusqu’à ce que tu partes. Jusqu’à ce qu’un autre corps s’offre à toi. Jusqu’à ce qu’un autre corps s’offre à moi. Car. Entre ton départ et le mien. Il n’y a plus que tentatives de sauvetage pour personnes en détresse. Et plus jamais nos corps pour enlacer. Et plus jamais nos corps pour aimer.

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Émoi moi

14 février 2021

Puis la lumière.
La lumière des jours prochains.
Qui approche, qui approche.
Lueur du futur.
Rayon de joie.
Rayon qui transperce. Perfore. Transgresse.
En plein cœur.
Amour soleil.
Amour éclat.
Demain ne sera pas aujourd’hui.
Et te voici criblée de couleurs.
Pour un avenir heureux qui est déjà là.
Timidité des premières fois.
Alors savoure et goûte.
Délecte-toi.
De ce plus tard qui approche.
Qui est déjà là.
Jouis de sa visite.
Embrasse-le. Enlace-le.
Intériorise.
Émoi soi. Émoi moi.

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Obsession

10 février 2021

Obsession de toi. Obsession de tes yeux de tes mains de tes cheveux. Obsession de toi. Obsession de moi. Quand tu me caresses. Tes yeux. Quand tu me regardes. Obsession de toi. Obsession de moi. Et quand tu me prends, je te regarde. Oui je te regarde. Et je t’aime à l’infini. Pour toujours. Je me donne à toi sincèrement. Totalement. Je suis à toi. Obsession. Obsession de toi. J’ai envie de toi. Je te veux toi. Encore. Que je t’appelle. Que tu m’appelles. Dans tes bras. Ton sourire. Tes gestes. Nos ébats. 
Puis. Le lendemain. Plus rien. Tout s’est éteint. Et je ne suis plus. Dans tes yeux. Je ne suis plus. J’ai disparu. Pourtant j’étais bien là la veille. Et je t’aimais. Et je t’aimais encore. Je ne te connais pas pourtant. Mais à ce moment-là. J’étais à toi toute entière. Et ce matin et bien. Ce matin. Je ne suis plus rien. Je n’existe plus. Je tombe lentement. Suspendue dans le vide en attente de mon devenir. Tout dépend de toi. De moi. Non de toi. Tout dépend de toi. Soit je meurs. Soit je meurs. Dans les deux cas je ne suis plus. Car je sais que si tu me choisis, je tombe aussi. Dépendance de tes yeux. Dépendance de ton estime. Dépendance de tes mots. De tes caresses, de ta poitrine. Dépendance des fin fonds. Où plus rien n’a d’importance. Où plus rien n’a d’existence. Que ta voix, que tes mots, que tes mains. Alors demain je ne suis plus. Que l’attente de ton souffle. Et mes cellules en suspension.
Photo : M. Allal