
J’ai du désir plein les poches.
Comme des cailloux qui débordent et qui tombent ci et là.
Petit Poucet des lamentations, au pied d’un mur trop haut pour être entendu.
J’ai du désir qui déborde.
Comme une petite fille qui balance son vœu.
Dans le supermarché.
Néons des ascenseurs.
Gâtée d’envies. Gâtée d’attentes.
Intention détruite. Nécessité latente.
J’ai du désir qui déborde.
Comme l’eau qui chauffe.
Qui bout.
Et les bulles de colère. Et les bulles d’amour.
Qui se partagent l’espace puis éclatent.
Le temps d’une étincelle qui ne devait pas durer et qui pourtant reste.
J’ai du désir qui déborde.
La braise du foyer qui vient se loger dans ton pli.
Sous ton coude.
Et qui brûle. Et qui crie.
Qui brûle d’envie.
Je crie. Je hurle. Mon désir.
Toi prends-le.
Entends-le.
Caresse-le.
Et rends-le moi.
Plus doux. Plus calme.
Moins purulent. Moins vital.
J’ai du désir qui déborde.
Pour toi. Pour moi. Pour nous.
Pour cette terre.
Cette terre qui s’asphyxie.
L’air dans nos poumons qui s’amenuise et que je rends.
Que je rends.
Je te souffle.
Je te souffle ma vie.
Dans la bouche.
Bouche à bouche des amants.
Je te souffle ce qu’il me reste de force.
Je te rends.
Tout ce que tu m’as donné.
Je te le rends.
Libération des manques. Libération volatile.
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